Clairement, on attendait ce 6ème album de Mind Over Mirrors avec impatience. Et pour l'occasion, il s'est entouré de musiciens croisés au détour de ses concerts, et qui lui semblaient correspondre à son idée de la musique. Auparavant, il faisait tout, tout seul, perdu dans le souvenir des 3 années qu'il a passé sur une île, au large de l'Etat de Washington. Mais aujourd'hui, il raconte vouloir reconnecter sa musique au temps présent. Cela étant, il a composé une partie de ses nouveaux tubes, seul, dans une cabane au fin fond du Wisconsin. Donc bon.
Il l'a composé ici, pendant deux semaines, durant le solstice d'hiver.
Il explique aussi que, de se retrouver au milieu d'un environnement naturel lui permet de perdre la notion du temps, d'en avoir une autre perception, et que la solitude et ses petites randos lui permettent de résoudre assez rapidement les blocages qu'il peut rencontrer. Et malgré tout le cynisme que l'on peut éprouver, en reniflant fort à la lecture de la phrase précédente, tout cela se ressent à l'écoute. Le deuxième morceau par exemple, "Gravity Wake", dure 12 minutes en temps objectif, mais seulement 2 minutes en ressenti. La progression est lente, le son très ample, et le temps s'altère. L'album en lui-même fonctionne comme un vortex, il ne peut être écouté qu'en boucle. Il va vous accompagner et vous allez donc devenir vieux en même temps que lui.
L'enregistrement en "groupe" fait donc évoluer Mind Over Mirrors vers une musique plus instinctive, plus live, donc plus enjouée (sur "Restore & Slip" / "Glossolaliac" / "To the Edges"). D'entrée, on est d'ailleurs accueilli par une sorte de fête solaire assez incroyable, tambours battants, un bouillonnement de violons et de flutes (par Jim Becker - Califone / Iron & Wine), en boucle infinie, qui nous fait doucement glisser dans la folie.
C'est ici que réside l'incroyable potentiel de cet album, tiraillé entre ces morceaux révélant cette autre facette, et d'autres titres constituant une suite logique du précédent disque "The Voice Calling", plus ambiants, autour de son synthé analogique, de son harmonium indien à pédales (lui permettant d'envoyer des drones super bizarres, des sonorités qu'on croirait sorties d'une sorte d'accordéon cosmique), et des voix hantées de Haley Fohr (de Circuit des Yeux) et de Janet Beveridge Bean (Eleventh Dream Day). D'ailleurs, de sa voix lyrique, Haley Fohr est encore une fois mise à contribution pour paganiser le tout, à la Dead Can Dance, sur des titres plus calmes, mais toujours plombés par un tambour inépuisable et hypnotique.
C'est donc pour nous, évidemment, un des albums de l'année. Il sort chez Paradise Of Bachelors (Steve Gunn, Michael Chapman, Jake Xerxes Fussell...), celui-ci achevant de prouver qu'il est l'un des labels les plus intéressants du moment. Par contre, il est garanti que votre corps dodelinera lentement sur votre chaise à son écoute, et si vous n'y prenez garde, vos collègues ou votre famille vous regarderont de travers, avec raison, ce qui est mon cas présentement. Bon courage socialement à toutes et à tous.
Album en streaming ici :
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Mind Over Mirrors Undying Colors Paradise of Bachelors 2017
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